Enquête de son père, elle part à Paris en compagnie de Kylian, son ami noir, pour rencontrer un photographe célèbre pour ses oeuvres en noir et blanc. Ana, 14 ans, est achromate de naissance : elle ne distingue pas les couleurs et voit tout en noir et blanc.
Pasplus souvent, car c'était déjà toute une affaire avec la grande bassine en zinc. Et ce qui était moins agréable, il fallait ensuite se rincer les cheveux au vinaigre. C'était la fin des années quarante. Afficher le menu. Partager sur twitter (Nouvelle fenêtre) Partager sur facebook (Nouvelle fenêtre) Partager sur tumblr (Nouvelle fenêtre) Partager sur pinterest
Etce qui était moins agréable, il fallait ensuite se rincer les cheveux au vinaigre. C'était la fin des années quarante. Les auteurs en remontant le temps, offrent aux enfants, parents et grands-parents un moment privilégié pour découvrir le temps qui passe.
BronxBoys ou l’intimité en Noir et Blanc d’une jeunesse écorchée Art Les gamins du Bronx racontés en photos : entre violences désinvoltes et amours sauvages Le livre aurait presque pu être naïf s’il n’y avait pas eu cette violence sous-jacente.
13juin 2018 - Chaque vendredi, Paris Match retrace en images la jeunesse d’une star. Au tour de l’icône BB. 13 juin 2018 - Chaque vendredi, Paris Match retrace en images la jeunesse d’une star. Au tour de l’icône BB. Pinterest. Aujourd'hui. Explorer. Lorsque les résultats de saisie automatique sont disponibles, utilisez les flèches Haut et Bas pour
Ethabituellement, lorsque je les revois un ou deux mois après, soit les choses se sont enclenchées, malheureusement, vers un début d'anorexie, soit les parents, une fois sur deux, annulent le rendez-vous: ils appellent en disant qu'ils me remercient parce qu'en fait, cela va beaucoup mieux, c'est réglé, ou ils viennent pour s'entendre dire que tout va bien, on se
Depuis2015, le site web Mistikrak! offre des critiques de livres pour la jeunesse, principalement en français, mettant en scène au moins un personnage noir ou métissé de descendance africaine et/ou caribéenne. Créé et alimenté par Valérie Desmangles, bibliothécaire, ce site présente également des livres pour la jeunesse
DeBarbe Bleue à la Belle au bois dormant en passant par un loup et un ogre, Bert va pouvoir céder de nombreux enfants. Rassurez-vous, le vieil homme s'attache un peu à ses bébés et ne les abandonnera pas au plus gourmand ! Ce roman a été écrit dans le cadre du Prix des Incorruptibles avec des classes de primaire (226 enfants exactement
Actede naissance : un papier Certificat de vaccination : un papier Attestation de succès : un papier Diplôme d'étude : un papier Et les papiers se succèdent. Acte de mariage :
Cen’est pas la première fois que la vie d’Hugo Pratt a été adaptée sous cette forme : son jeune compatriote Paolo Cossi avait déjà réalisé un roman graphique en trois tomes édités par Hazard Edizioni, de 2009 à 2012, lesquelles ont été traduites en français chez Vertige Graphic entre 2010 et 2013 sous le titre « Hugo Pratt, un gentilhomme de
Ncwb. En juin dernier, lors de son passage à Paris pour la publication du premier tome de son Journal, Joyce Carol Oates évoquait la parution de son prochain roman à l'automne, Fille noire, fille blanche. Le texte lui tenait particulièrement à coeur, disait-elle, pour l'ambiguïté du sujet et des personnages. Située dans les années 1970, cette fiction a pour cadre un collège américain prestigieux et décrit les relations complexes, ou plutôt l'absence de relations, entre deux camarades de chambre Genna Meade, appartenant à la famille du fondateur de l'école, et Minette Swift, fille de pasteur et boursière. Genna est blanche, nourrie de libéralisme, cherchant sans cesse à refuser les privilèges de sa caste. Minette est noire, obsédée par la religion la plus stricte et très distante vis-à-vis des autres élèves, en particulier de sa colocataire. A une époque où les tensions raciales sont aiguës, Joyce Carol Oates montre à quel point les bonnes consciences peuvent se fourvoyer, ou, pire encore, aggraver des situations déjà tendues. Genna, dont les parents sont riches - des marginaux chic qui refusent l'ostentation -, arrive avec sa maladresse en bandoulière. Minette a d'autres choses à faire que d'accepter une aumône libérale. Elle est dépeinte comme une fille plutôt antipathique, mal dégrossie et méprisante, face à Genna, prête à tout pour un sourire, un geste de reconnaissance. Autour de ces deux adolescentes, sur le campus, l'atmosphère est glaciale et les regards soupçonneux. En parvenant à reconstituer avec rigueur ces années où le mouvement hippie et la guerre du Vietnam secouaient l'Amérique, Joyce Carol Oates en montre les contradictions politiques et sociales, la vie quotidienne et les effets pervers de l'éducation. Intrigues familiales, violence et passionEmpoigner la réalité, déranger, retirer les masques des bien-pensants, Joyce Carol Oates ne cesse de le faire depuis 1964 en publiant tour à tour romans, nouvelles, polars, essais et recueils de poésie. Elle explique que l'écriture est sa drogue "irrésistible et épuisante". Près de soixante-dix titres et quelques oeuvres sous pseudonymes n'ont jamais entamé son engagement vis-à-vis de la littérature, sans frivolité mais sans austérité non plus. Car Joyce Carol Oates est avant tout une artiste curieuse, voire chaleureuse, contrairement à l'image que l'on a tendance à lui coller. Enseignante à l'université de Princeton, elle aime échanger avec de jeunes auteurs, transmettre ses connaissances. Lectrice passionnée, elle peut aussi se transformer en critique littéraire enthousiaste, mais c'est son écriture qui la porte, à chaque minute de son existence, tournée essentiellement vers la création littéraire. En lisant son Journal - qui n'était pas destiné à la publication -, on cherche forcément le processus, la porte cachée du laboratoire. Elle nous révèle la vie calme d'une femme qui joue du piano, aime cuisiner et dîner avec des amis romanciers, collectionne les oeuvres d'art. Mais derrière cette vie sociale, l'écrivain solitaire cherche, doute, s'inquiète du temps qui passe, multiplie la documentation avant d'oser enfin commencer à rédiger. Frénétiquement, inlassablement. Fille noire, fille blanche, comme l'extraordinaire fiction, Eux, parue en 1969 - quarante ans auparavant -, plonge dans des intrigues familiales où la violence et l'amour mènent à la folie. Le rêve américain est un piège, semble-t-elle répéter de livre en livre. Elle brise les désirs de gloire éphémère dans Blonde en s'appropriant la figure de Marilyn Monroe, décrit les cauchemars des éternels exilés avec La fille du fossoyeur, gratte la perversion du couple dans Les chutes. Si frêle en apparence avec son corps osseux et son visage pointu au regard mobile, Joyce Carol Oates est une femme obstinée, affirmant dans un essai intitulé La foi d'un écrivain "J'aime penser que l'art digne de ce nom est transgressif, dérangeant et non consolant." Depuis de nombreuses années, son nom est cité pour le prix Nobel de littérature mais ses publications frénétiques, ses succès populaires et cette transgression sulfureuse n'ont pas - encore - emporté l'adhésion du comité suédois. Les plus lus OpinionsLa chronique de Vincent PonsVincent Pons, avec Boris ValléeLa chronique de Marion Van RenterghemPar Marion Van RenterghemLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles Pialoux
Il fait doux en cette après-midi printanière dans ce petit coin d'Ile-de-France. Tandis que le pays ne va pas tarder à assister au fameux débat de l'entre-deux-tours entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, Annie Ernaux, mélenchoniste convaincue, s'apprête à s'envoler du côté de Madrid pour recevoir un prix littéraire, trop contente d'échapper à cette rencontre au sommet - elle s'est tout de même décidée, "la mort dans l'âme", à donner sa voix à l'actuel président de la République. Mais, pour l'heure, elle est là, souriante et accueillante, sur le pas de la porte de sa délicieuse maison de Cergy surplombant l'Oise. Au menu du jour, deux livres, fort dissemblables le premier, un volumineux ouvrage publié par les éditions de l'Herne, fort d'une quarantaine de contributions, de trois entretiens inédits et de nombreux extraits jamais dévoilés du journal d'Annie Ernaux, le tout sous la férule de l'universitaire Pierre-Louis Fort ; le second, à peine une novella, une petite quarantaine de pages titrée Le Jeune Homme et publiée par Gallimard tous deux en librairie le 4 mai - et, disons-le tout de go, un délice, un bonbon, un clin d'oeil à la vie, qui nous rappelle que l'auteure de Passion simple, de Se perdre et de L'Usage de la photo n'a pas son pareil pour conter les histoires de couple et les jeux de l'amour. Un menu conséquent, donc, et près de deux heures de conversation ponctuées par le rire plein de jeunesse d'une romancière qui compte 81 printemps. L'Express Dans l'avant-propos de ce "Cahier", son maître d'oeuvre, Pierre-Louis Fort, vous présente comme une figure majeure de la littérature étudiée sur les cinq continents. Cette consécration ne vous effraie-t-elle pas ? Offre limitée. 2 mois pour 1€ sans engagement Annie Ernaux Non, car cela n'a aucune réalité. En fait, je réponds à des journalistes coréens comme je le ferais à un prof de Cergy-Pontoise. Et puis, au fond, la consécration est tardive. J'ai commencé à publier à 33 ans, et ce n'est que dix ans plus tard que j'ai eu du succès, avec La Place. Ce livre a eu une répercussion énorme, et cela, oui, à l'époque, m'a accablée. Je ressentais une sorte d'imposture lorsque, dans les salons du livre, on me disait "vous avez raconté mon histoire". Ce sentiment d'illégitimité est-il féminin ? C'est ma partie aveugle de penser que la gloire est réservée aux autres. Je me souviens encore de cette citation de Mme de Staël lue à 16 ans "La gloire est, pour les femmes, le deuil éclatant du bonheur." J'ai toujours une forme de distance par rapport à la consécration, mais en même temps je ne dois pas me mentir comment réagirais-je si j'étais une écrivaine qui, comme beaucoup, se désole d'avoir peu de lecteurs ? Vous avez écrit que la consécration était en même temps "magnifique et mortelle"... J'ai toujours l'impression qu'il y a un malentendu. Non pas dans le fait que j'ai écrit ce que je voulais écrire et que j'ai l'impression d'être allée au bout de quelque chose, mais parce que c'est terminé, tout ce qui arrive concerne ce qui est déjà passé. Votre nom a été évoqué par les bookmakers pour le prix Nobel de littérature, finalement attribué en octobre dernier au romancier tanzanien Abdulrazak Gurnah. Avez-vous été déçue ? J'étais complètement à l'écart de tout cela. Je disais à tous ceux qui frémissaient autour de moi "C'est une sinistre histoire, c'est une blague." Et c'était bien une blague. Je n'ai pas été déçue, au contraire, j'étais très heureuse de continuer à vivre ma vie ordinaire. J'aurais peur d'être estampillée à vie "Annie Ernaux Prix Nobel", de même que je ne verrais pas une "Annie Ernaux de l'Académie française". A ce propos, j'ai pris les devants, j'ai dit très tôt aux membres du Quai Conti comme à ceux du jury Goncourt qu'il n'était pas question de faire partie de leur compagnie, comme il n'est pas question pour moi de recevoir la Légion d'honneur. Oublions le Nobel... En revanche vous avez reçu en 2021 le prix Prince-Pierre-de-Monaco... Oui, et je suis allée le réceptionner. C'est incroyable, Monaco, on a l'impression d'être dans une opérette de béton et non dans le monde réel. Et les gens, dans la rue, c'est le XVIe ou le VIIe arrondissement puissance plus ! Je ne l'ai pas très bien vécu, car je sais que le jury ne voulait pas de moi ; il paraît que c'est Caroline de Monaco - une femme très intéressante, d'ailleurs - qui a insisté. Reste qu'il y a des prix, à connotation européenne, dont je suis ravie, comme le prix Würth, que je vais recevoir en mai dans le Bade-Wurtemberg, le prix Strega européen ou encore le prix espagnol Formentor. Vous avez été sélectionnée pour le Goncourt dès votre premier roman, Les Armoires vides, en 1974, un souvenir finalement cuisant, puisque vous écrivez à l'époque dans votre journal qu'être sur une liste est une "entreprise sadique". Oui, c'est un sale moment dans la vie, sauf si on a le prix ! [Rires.] Personne ne veut revivre cela. Et cela peut même vous tétaniser. Je pense à Catherine Guérard, l'auteure de Renata n'importe quoi, qui a failli avoir le Goncourt en 1967 - c'est André Pieyre de Mandiargues qui l'a obtenu pour La Marge. Elle n'a plus rien écrit après, on a perdu sa trace. Lorsque vous recevez le Renaudot en 1984 pour La Place, vous dites être sans émotion... En fait, le livre, sorti en janvier, avait déjà eu beaucoup de retentissement, notamment grâce à un Apostrophes de début avril. Du coup, le Renaudot est venu couronner un succès. Ce qui est incroyable et génial, c'est que La Place vit toujours, notamment parce qu'il est prescrit à l'école. De même est-il formidable qu'un livre comme L'Evénement, publié en 2000, connaisse une seconde vie grâce à son adaptation au cinéma par Audrey Diwan. Lors de la sortie du "Quarto" Ecrire la vie, en 2011, réunissant 12 de vos écrits, vous aviez fait mention de votre réticence pour ce recueil que vous qualifiez de "mausolée". N'avez-vous pas eu cette même appréhension avec ce "Cahier" qui vous est consacré ? Si si, j'ai résisté beaucoup, depuis 2013. Et puis, Pierre-Louis Fort, que je connais bien depuis vingt ans et en qui j'ai entière confiance, avait envie de faire un travail sur mon oeuvre, alors je l'ai dirigé vers les éditions de l'Herne. Cela s'est très bien passé. Pierre-Louis m'a demandé mon avis pour les contributeurs - le grand mérite de ce "Cahier" réside d'ailleurs dans la diversité de ses signataires, une bédéiste Aurélia Aurita, une compositrice et pianiste Jeanne Cherhal, des romanciers Nicolas Mathieu, Delphine de Vigan, Nathalie Kuperman, Geneviève Brisac..., des cinéastes Audrey Diwan, Danielle Arbid des universitaires... Cette richesse le rend accessible à tous, du grand public aux étudiants en lettres. Etes-vous d'accord avec Pierre-Louis Fort, qui a choisi trois oeuvres, L'Evénement, Les Annéeset Mémoire de fille, pour illustrer votre projet "auto-socio-biographique" ? On ne pouvait pas donner la même importance à tous les livres, mais tous appartiennent à ce projet - pour ma part, je préfère parler de "quelque chose entre la littérature, la sociologie et l'histoire". Et puis les contributeurs avaient carte blanche, ce sont eux qui ont choisi d'écrire sur tel ou tel texte, et beaucoup ont opté pour La Place. C'est avec La Place, "le livre de la déchirure sociale", que vous avez eu, dites-vous, la conscience accrue du rôle politiquement fort de l'écriture et de l'importance de la recherche formelle... C'est un livre politique, en effet, la violence de certaines critiques me l'a bien montré. Il ne faut pas oublier Le Nouvel Observateur qui, sous la plume de Jean-François Josselin, ne m'a pas loupée pendant des années. A la sortie de Passion simple, ç'a été pire que tout, il s'est déchaîné. A son tour, Jérôme Garcin a fustigé La Honte, mais il est vrai qu'il a donné une belle place aux Années dans son magazine. Au Masque et la Plume, Frédéric Beigbeder adore m'étriller aussi. Cela dit, certaines mauvaises critiques me réjouissent, je sais bien "d'où ils écrivent", comme on dit. Les tenants de la "gauche caviar" ne peuvent pas comprendre que je donne autant de dignité à un monde considéré comme inférieur. Je détruis les hiérarchies. En revanche, Nicolas Mathieu parle avec bonheur de vos écrits, notamment de La Place, dont la lecture lui a procuré, écrit-il, une "commotion". L'auteur de Leurs enfants après eux fait-il partie de votre famille d'écrivains ? Oui, il y a des écrivains avec lesquels je sens une forme de fraternité. Ainsi de Georges Perec, que j'admire depuis Les Choses, lu en 1965 ; son écriture est d'une grande profondeur. Je citerais aussi Pierre Michon, Leslie Kaplan, Danièle Sallenave. Et puis il y a les héritiers directs, Edouard Louis, Didier Eribon, Nicolas Mathieu... Le charme de ce "Cahier" tient essentiellement aux extraits inédits de votre journal. Publierez-vous un jour votre journal dans son intégralité ? Pas de mon vivant, non, mais à titre posthume, oui. Je l'ai notifié dans mon testament à l'attention de mes fils. Vous savez, là, c'est une première, je n'avais jamais donné des extraits de mon journal. Mais je les ai choisis avec précaution, aucun d'entre eux n'a trait à ma vie intime ou ne peut porter préjudice à des vivants. Je n'ai pas voulu livrer de noms, j'ai souhaité rester assez clean. Les extraits choisis sont de nature sombre. 7 avril 1986 "Maman est morte". 22 juillet 2006 "J'ai enterré Kyo" la chatte. 30 septembre 2002 cancer du sein droit. 19 décembre 2001, à propos des Années "Je suis dans l'enfer de l'écriture..." Mai 1998 voyage éprouvant à Bucarest. Octobre 1994 Corée du Sud, "Qu'est-ce que je fais là ?". 24 janvier 2002 "Pierre Bourdieu est mort hier soir"... N'y a-t-il que des événements dramatiques dans votre journal ? Bien sûr que non, il y a des moments heureux, et un peu crus - il n'y a pas eu que Passion simple dans ma vie, vous savez ! [Rires.] "Il a peut-être fallu que j'ai un cancer pour persister et écrire ce livre"Revenons sur quelques-uns de ces événements. La mort de votre mère, l'enfer de l'écriture, les invitations à l'étranger par les instituts français... A la mort de ma mère, j'ai tout de suite su qu'il me fallait écrire un livre sur elle ; je l'ai commencé tout de suite, le 15 avril, et cela a donné Une femme, en 1988. Pour Les Années, j'ai pris beaucoup beaucoup de temps à envisager et à accepter la forme impersonnelle que j'ai fini par choisir, elle était tellement inédite. Je n'avais aucun exemple possible dans la littérature. Et il a peut-être fallu que j'aie un cancer pour persister et écrire ce livre, histoire de ne pas penser à la maladie jour et nuit et de ne pas me demander ce que je serais dans un ou deux mois. L'écriture était un médicament, comme je le raconte dans L'Atelier noir, mon journal d'écriture. Quant aux voyages, j'étais dans les années 1990 tentée d'accepter toutes les invitations, en Chine, au Japon... Mais c'est vrai que certains déplacements ont été éprouvants, comme dans la Roumanie de 1998. Je me rappelle m'être dit "plus jamais ça", j'avais l'impression d'être une "commise-voyageuse". Quelques mots sur Mémoire de fille, un livre que vous avez mis très longtemps à écrire, mais qui est tout de même paru en 2016, soit avant la vague MeToo et la déferlante de paroles. Oui, comme l'écrit la sociologue Isabelle Charpentier, ma première expérience sexuelle a été vécue dans ce que j'ai appelé "les zones grises du consentement". Je n'ai jamais employé le mot "viol". Je me souviens, je me demandais "Pourquoi elle consent, cette fille ? C'est ça, elle consent, et elle continue, elle n'arrête pas de consentir." J'ai vraiment l'impression d'avoir permis une conscience de choses qui jusque-là étaient sans doute ressenties mais pas exprimées ; des portes se sont ouvertes, ce qui est majeur pour moi, j'aurai fait quelque chose de ma vie. De même en a-t-il été avec La Place sur la déchirure sociale. J'avais déjà évoqué le sujet dans mon premier livre, Les Armoires vides, mais il est sorti le jour de la mort de Pompidou, le 2 avril 1974. On ne s'est plus intéressé qu'à l'élection à venir. A ce propos, le chercheur et critique littéraire Alexandre Gefen rappelle vos engagements de citoyenne, votre soutien à Mélenchon en 2012, votre adhésion aux gilets jaunes, la lettre ouverte à Macron en mars 2020 "dénonçant les "inégalités criantes" et les "restrictions des libertés"... En ce qui concerne les gilets jaunes, je ne parlerai pas d'adhésion, non, mais plutôt de compréhension de ce pourquoi ils se révoltaient et de ce qu'ils essayaient de dire avec leurs mots maladroits. Cela partait dans tous les sens, mais c'est vrai pour toute révolution, qui n'est jamais ordonnée. L'important, à mes yeux, c'est qu'ils avaient conscience des injustices et récusaient toute dépendance politique. Quant à Jean-Luc Mélenchon, j'ai continué à le soutenir. J'ai adhéré dès novembre au Parlement populaire [NDLR l'organe de liaison entre les mouvements sociaux et la campagne de Jean-Luc Mélenchon], je fais donc partie de ceux à qui il a demandé de dire s'ils veulent voter Macron, s'abstenir ou voter blanc. Dans votre journal, à la date du 30 avril 2002, vous écrivez, alors que Jacques Chirac se retrouve face à Jean-Marie Le Pen "Et si Laguiller avait raison en prônant le vote blanc ou nul ? Mais le danger Le Pen ? Comment savoir ?" Et plus loin, "par-dessous tout, le mépris de la classe populaire, la gauche chic partout, et friquée", avant de dire votre "agacement suprême devant ce déploiement de discours vibrants contre le fascisme"... Le 22 avril, le lendemain du premier tour, j'étais partie huit jours aux Etats-Unis pour parler de mes livres. Quand je suis rentrée, sans avoir été baignée par l'ambiance de l'entre-deux-tours, j'ai été un peu énervée par tous ces discours vibrants d'un jour, faciles à tenir, mais qui ne s'élèvent jamais contre les licenciements. J'ai alors hésité entre le vote pour Chirac et l'abstention, je me demandais si j'allais offrir un blanc-seing à Chirac... et finalement j'ai voté pour ce dernier, en me promettant bien que ce serait la dernière fois, que je ne me ferais plus jamais avoir. D'ailleurs, en 2017, je ne suis pas allée voter. Et cette année ? Je viens de choisir de voter Macron, c'est un crève-coeur. Je me rappelle avoir dit en 2018, dans le journal Zadig, qu'il était en train de fabriquer la prochaine élection avec une Le Pen en face de lui. Il voulait cela, c'est évident. Bon, maintenant il est obligé de séduire la gauche, on n'y croit pas - voyez, Sarkozy est en embuscade -, mais on y va, on le fait, la mort dans l'âme. Vous avez une même détestation pour Emmanuel Macron que pour Nicolas Sarkozy ? Oh, comme beaucoup d'autres, j'ai beaucoup plus de détestation pour Macron. En raison de son mépris et de son arrogance. Et puis, il a toujours voulu faire croire... Il ne reste rien de sa grande consultation populaire. Et la grande cause du féminisme, parlons-en ! Enfin, il a détruit les services publics l'un après l'autre, l'école, la santé... D'une certaine manière, Sarkozy, lui, annonçait la couleur. Mais je vis ici, à Cergy, ville nouvelle multiethnique et multiculturelle et je ne peux pas laisser passer le Rassemblement national. Je sais à quel point tous les jeunes de la région vont souffrir avec Marine Le Pen. Cela ne vous chagrine-t-il pas qu'une grande partie de l'électorat populaire penche pour Marine Le Pen ? On peut comprendre que les gens se laissent abuser par elle. Mais je ne pense pas qu'il va y avoir beaucoup de votes pour Le Pen dans ce monde-là ; en revanche il y aura nombre d'abstentions, notamment au sein de la jeunesse. D'un président à l'autre... Vous racontez, dans un passage savoureux de votre journal, un déjeuner avec François Mitterrand chez votre éditeur, Gallimard, le 18 juin 1988. C'était épouvantable, je me sentais obligée d'y aller, pour Gallimard c'était important. Ç'a été une vraie corvée. Je l'ai écrit à l'époque "Etre encore et toujours l'étrangère, en position on ne peut plus solitaire, car tous sont à l'aise dans ce monde. Fantasmes venir avec un revolver, le crime gratuit !" J'appréciais François Mitterrand, mais les circonstances étaient éprouvantes. Il y avait là Claude Gallimard "tragique figure se défaisant", Antoine et sa femme, le poète Octavio Paz et son épouse, Sollers et Julia Kristeva, "l'oeil noir". En fait, Ils étaient tous constipés ! J'étais assise à la gauche du président, qui, lui-même, avait quelque gêne à se statufier, "à être l'oracle qu'on lui demande d'être". Quand il est parti, tout le monde s'est senti délivré. Parallèlement au "Cahier", vous publiez Le Jeune Homme, une sorte de novella, que vous avez écrite en deux temps semble-t-il, en 1998-2000 puis tout récemment... En effet, il s'agissait d'un brouillon sur lequel je suis tombée à l'occasion de mes recherches pour ce "Cahier de l'Herne". Je me suis dit que je pouvais faire quelque chose de cette histoire où s'entremêlaient le sexe, le temps et la mémoire. Ce jeune homme de 25 ans, de près de trente ans plus jeune que sa maîtresse de 54 ans, "était, écrivez-vous, le passé incorporé". En quelques mots, tout est dit, non ? Oui, je n'ai rien à dire de plus au fond. [Rires.] Dans ce texte, tous les mots comptent. J'ai écarté tout ce qui pouvait être de l'ordre de la passion - il n'y a pas de passion en fait, on le sent bien - pour comprendre ce que signifiait cette histoire. On pourra trouver que ce livre éminemment politique et féministe est implacable, d'ailleurs. En choisissant la jeunesse, vous évitez, écrivez-vous, d'avoir en face de vous le visage de votre propre vieillissement. Un privilège généralement réservé aux hommes ? Oui, et c'est ce qui fait qu'aujourd'hui je suis très fière de publier cela, et d'avoir été un modèle pour les femmes, en quelque sorte. Vous avez alors un incroyable "sentiment de répétition", vous rejouez des scènes et des gestes qui avaient déjà eu lieu... Il était très étonnant de revenir ainsi de manière régulière à Rouen, dans cette ville où j'avais passé des années de jeunesse et de formation, et d'y vivre des choses que j'avais déjà vécues dans ma vie de femme mariée. J'ai vraiment eu l'impression d'être un personnage de fiction, mais en même temps c'était très jouissif, le temps n'existait, réellement, plus. Et puis, le jeune homme m'évoquait mon origine sociale, je retrouvais là des choses troublantes. Alors que d'habitude c'est moi qui suis la transfuge de classe, là, c'était l'inverse, j'étais la bourgeoise, et j'avais l'argent. Vous revivez une jeunesse, mais, pour le coup, débarrassée de la honte... Oui, c'était presque jouissif de provoquer les gens autour de nous, de provoquer le scandale. C'est un renversement par rapport à cette honte que j'ai pu connaître quand j'étais jeune. Un jour, il me semble qu'il n'y aura plus là matière à scandale. Les mentalités évoluent vite, cela m'enthousiasme. C'est vous qui avez ouvert la voie à Emmanuel Macron ? [Rires.] Son statut matrimonial m'a beaucoup séduite, au départ, il est vrai. S'il y a quelque chose de bien chez Macron, c'est cela. Annie Ernaux, "Cahier" dirigé par Pierre-Louis Fort. Editions de l'Herne. 322 p., 33 €. Le Jeune Homme, par Annie Ernaux. Gallimard, 48 p., 8 € en librairie le 4 mai. Propos recueillis par Marianne Payot Les plus lus OpinionsLa chronique de Vincent PonsVincent Pons, avec Boris ValléeLa chronique de Marion Van RenterghemPar Marion Van RenterghemLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles Pialoux
Miroir, mon beau miroir, dis-moi, dis-moi que je suis la plus belle. »Vous connaissez tous cette célèbre phrase tirée du conte de fées Blanche-Neige et les 7 Nains. Dans le monde merveilleux de Disney, le miroir magique, qui est un symbole de la Vérité, dévoile à la reine inquiète que Blanche-Neige est de loin plus jolie qu’ dans le monde réel des femmes noires, leur miroir magique ne leur dit pas la un miroir piégé, qui représente la propagande occidentale, laissant croire à certaines femmes haïtiennes et africaines qu’elles ne sont pas belles, que la beauté est avant tout certaine, on ne peut pas dire que cette machine de propagande ne fonctionne pas. Elle est si efficace que plusieurs femmes noires ont recours aux miracles des crèmes blanchissantes pour ressembler à Scarlett Johansson et aux femmes métisses de leur s’agit d’une triste réalité de la présence du colonialisme dans l’esprit de mes compatriotes haïtiennes et de mes cousines femme qui s’est blanchie la peauMais pour le moment, mettons en attente le dossier éclaircissement de la peau. Concentrons-nous plutôt sur les causes réelles de ce que la beauté?Pourquoi tant de Noires considèrent qu’une peau blanche est synonyme de beauté?De quelle beauté s’agit-il exactement? Parle-t-on de la beauté occidentale, asiatique ou africaine?Personnellement, j’ai toujours cru qu’il était difficile de définir la beauté, car l’universalité du goût en termes du beau est quelque peu encore souvenance de cette conversation chez une amie, dans laquelle on devait choisir les plus belles femmes du aucune surprise, une femme québécoise qui était sur place a élu ses compatriotes et les Argentines comme étant les plus belles. Un Suisse et une Française, tous deux de confession juive, ont juré pour leur part qu’il n’y a pas plus belles et élégantes que les Israéliennes et les argentineQuant aux deux Sénégalais qui étaient assis tout près de moi, ils ont hésité entre les femmes québécoises et les femmes italiennes tout en démontrant leur intérêt pour les femmes des pays ne restait que mon vote pour concrétiser le triomphe et choqué par l’exclusion de mes soeurs à ce concours de beauté improvisé, j’ai couronné les Ivoiriennes et les Haïtiennes reines de à ce vote contestataire, il y a eu un silence total et le malaise était palpable chez les deux Sénégalais. Il y a des belles femmes noires », a lancé maladroitement l’hôtesse de la soirée, comme pour calmer les noireNéanmoins, dans cette soirée où la beauté noire a été condamnée, j’ai constaté deux choses Primo tous les goûts ne sont pas uniquement dans la nature, ils sont également dans le l’oubli de la femme noire des deux Sénégalais qui se sont prêtés au jeu est l’une des raisons pour laquelle des femmes au teint foncé se blanchissent la de la femme noire dans les médiasDe ce fait, je dois passer aux aveux!Je reconnais qu’à l’âge de 9-10 ans, ma perception de la beauté féminine était cette époque, dans mon téléviseur noir et blanc, on ne voyait que le Blanc. Les Farrah Fawcett et Cheryl Ladd, des blondes aux yeux bleus, me visitaient régulièrement dans mes rêves d’ bien que l’écran de ma télé affiche un peu plus de couleur, il serait inconcevable que celle-ci demeure mon guide en ce qui a trait à la beauté fait-elle pas partie de ce miroir cassé, qui ne reflète qu’une partie de la société, soit l’Occident, où la femme noire est effacée?Et comment!Au cours du siècle dernier, Hollywood et les magazines de mode ont malheureusement nourri l’idéologie du suprémacisme blanc en ostracisant la beauté beauté noireEt quand je parle de beauté noire, je ne pense pas forcément aux yeux verts de Rihanna, à la longue chevelure blonde de Beyoncé et aux traits très fins de Halle fais plutôt allusion aux belles femmes noires aux cheveux crépus et au teint foncé, à l’instar de l’actrice Lupita Nyong’ Lupita Nyong’oQue l’on soit blanc, noir ou arabe, on doit reconnaitre qu’il n’existe pas qu’un seul type de beauté occidentale, pendant longtemps identifiée comme modèle de référence, ne doit être comparée à la beauté des femmes beauté maghrébine ne dépasse certes pas la beauté asiatique. Et vice versa..Par exemple, si demain je me trouvais en Suède et que je déambulais dans les rues de Stockholm, je m’attendrais à voir des blondes, des blondes et… quelques brunettes. Je ne serais aucunement déçu de la pénurie de lèvres pulpeuses et de fessiers à l’africaine des femmes effet, les rondeurs peuvent bien définir la féminité et la beauté de la d’ailleurs un aspect primordial de la beauté de la femme noire à ne pas de moi l’idée de faire la promotion de l’obésité, mais trop souvent, nous achetons l’idée de la minceur de l’Occident, qui est obsédé par la taille la Suède et allons au pays de Dessalines où la couleur de peau est un critère crucial de la beauté Haïti, nombreux sont ceux qui croient que la beauté se trouve exclusivement à l’autre Haïti, c’est-à-dire Pétionville, où les femmes métisses sont celles qui se rapprochent le plus du modèle pour sauver la race », l’homme haïtien peut facilement choisir une femme à la peau claire, sans se soucier de la personnalité de celle-ci et d’autres aspects ne croyez surtout pas qu’en soulignant ce triste fait, je tente d’oblitérer Raquel Pelissier et les grimelles de Ce n’est pas le cas!Je dénonce plutôt l’attitude de certains hommes haïtiens qui participent à la propagande de la supériorité esthétique de la femme blanche en méprisant leurs soeurs au teint devons cesser de faire de l’angélisme et reconnaître l’adulation de la minorité au détriment de la ce que je sache, le problème du mulâtrisme/ favoritisme n’est toujours pas réglé dans la société montréalaise, Youdline MarcellusHeureusement qu’à Montréal, une ville reconnue pour la beauté de ses femmes, plusieurs femmes noires nous prouvent qu’elles n’ont nullement besoin de suivre le modèle blanc pour se sentir ce texte est dédié à Anastasia, une jeune Montréalaise d’origine haïtienne, qui s’est libérée de la pensée charismatique et confiante, Anastasia arbore sa beauté africaine avec fierté et valorise les caractéristiques morphologiques de ses semblables. Et dire qu’il y a quelques années, elle a cru aux mensonges du miroir piégé ».Sa décolonisation mentale est un bel exemple pour la jeunesse vous, quand est-ce que vous allez vous débarasser de ce miroir qui vous suggère de blanchir votre peau?Je vous invite à participer à la conversation en laissant un commentaire un peu plus bas sur le site. Merci.
que la jeunesse était belle en noir et blanc